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oct. 11, 2018

Critérium Île-de-France : c'est reparti pour un tour !


Catégorie : Chronique
Posté par : jelhaik

Le critérium Île-de-France a repris ses droits début octobre, et comme tous les ans ce sont plus de 150 équipes qui se retrouvent du mardi au jeudi sur les parquets Franciliens. Présentation de cette véritable institution.

Article de Jérôme Elhaïk

 

LE CHANGEMENT, C'EST MAINTENANT

Ceux qui ont épluché le règlement du critérium version 2018-2019 savent que quelques changements importants ont été mis en œuvre. La raison principale ? La légère baisse du nombre d'équipes. « On en a perdu quelques unes chez les hommes et en interentreprises, comme la saison précédente, » indique le président de la Ligue IDF François Prince, qui souligne néanmoins la hausse du nombre d'inscrites chez les féminines. « On peut aisément faire un parallèle avec la baisse générale du nombre de licenciés à l'échelle nationale. D'autre part, un championnat avec plusieurs divisions doit être pyramidal, et on souhaitait donc revenir à 4 poules en D4 (contre 3 actuellement). » On vous épargne les détails, mais il y aura donc davantage d'équipes reléguées cette année (3 directement en D1, 4 en D2) et la lutte pour le maintien s'annonce acharnée. Autre modification réglementaire importante, les contre-performances en rencontre par équipes seront désormais pénalisées : lorsqu’un joueur perd contre un adversaire moins bien classé, il marque les points correspondants à la moyenne de ce dernier.

L'organisation du critérium IDF est l'un des plus gros chantiers pour la Ligue et son président François Prince (Crédit photo : © Paris 2018 - Gay Games 10)

 

LA D1 HOMMES AU BANC D'ESSAI

La division 1 masculine – catégorie reine du critérium – a fait sa petite révolution depuis deux saisons. Après un règne sans partage du duo Jeu de Paume – Vincennes au début des années 2010, le PUC et Créteil ont bousculé cette suprématie et ouvert leur palmarès. Voici un petit tour d'horizon des forces en présence : je précise que ces pronostics s'appuient sur des faits mais comportent également une part de subjectivité, libre aux équipes concernées de me faire mentir !

LES FAVORIS

US Créteil Squash

Les Val-de-Marnais semblent favoris à leur propre succession, avec leur escouade de joueurs professionnels – Auguste Dussourd, mais aussi l'intégralité de l'équipe de France féminine médaillée de bronze au championnat du monde (voir ci-dessous QUAND LES BLEUES CASSENT LA ROUTINE). L'équipe est certes tributaires de leur emploi du temps sur le circuit, mais l'effectif est suffisamment dense (Sohail Khan, Lionel Lains Benjamin Laho et surtout Edwin Clain, invaincu en 2017-2018) pour présenter un cinq compétitif à chaque rencontre. À l'image de la première, remportée 5-0 face à OSS Saint-Cloud ce mardi.

Créteil (en haut) semble favori à sa propre succession, mais Saint-Cloud (où Jean-Jacques Pineau a rejoint Thierry Scianimanico) compte bien déjouer les pronostics (Crédits photo : Ligue IDF Squash & SiteSquash)

Altiplano Saint-Cloud

Comme l'an dernier, les principaux challengers des Cristoliens devraient être Saint-Cloud (rebaptisé Altiplano St-Cloud). Toujours emmenés par l'entraîneur du club Lucas Vauzelle, ils ont certes perdu l'Anglais Charlie Griggs et Frédéric Chabrol (parti à Montpellier) mais accueillent l'un des piliers du critérium, Jean-Jacques Pineau. Après 15 saisons à Vincennes, JJP revient à Saint-Cloud et évoluera aux côtés de son rival historique chez les vétérans, Thierry Scianimanico. Les Clodoaldiens ont affirmé leurs ambitions lors des deux premières journées, avec deux succès convaincants face à une équipe du Jeu de Paume au complet, puis contre Montigny.

LES OUTSIDERS

Jeu de Paume

Ils ne comptent certes plus de joueurs professionnels dans leurs rangs comme il y a quelques années, mais les pensionnaires du club de la rue Lauriston chercheront à effacer un exercice précédent compliqué (6ème avec 11 défaites). Même si elle s'est inclinée face à Saint-Cloud lors de la première journée, leur équipe-type (avec notamment les frères Mandil, le champion de France +45 ans Julien Bey, et le Belge Sonnenschein) a fière allure.

Paris Université Club

Champions à la surprise générale en 2016-2017, Johan Bouquet et ses camarades ont confirmé la saison dernière avec une belle quatrième place. Avec un effectif stable, au sein duquel les jeunes (Joshua Jacques Phinera et la recrue Raphael Benamran) devraient être amenés à prendre de l'importance, les Pucistes peuvent viser le podium. Stat intéressante : ils avaient perdu leurs deux premières rencontres lors des quatre saisons précédentes, et viennent d'inverser la tendance grâce à des victoires sur les Bouvets et Vincennes ...

Le PUC (en haut) et le Squash 95 d'Adrien Grasser font partie des outsiders (Crédits photo : PUC & Nicolas Barbeau)

Squash 95

Cinquièmes depuis deux saisons, les Val d'Oisiens peuvent-ils franchir un cap supplémentaire ? Le Squash 95 s'appuie sur un groupe de joueurs qui se connaît bien, ainsi que sur la progression du jeune Adrien Grasser, auteur de plusieurs perfs la saison dernière. À noter également le renfort d'Anna Serme en provenance de Créteil. Les hommes de Mehdi Renai ont parfaitement profité d'un calendrier favorable (victoires 5-0 sur les promus des Bouvets et du Cygne) pour prendre la tête du classement après deux journées.E

ENTRE DEUX EAUX

Montigny

Difficile de faire plus régulier que Montigny : depuis leur accession en 2010, les Yvelinois ont terminé 7 fois sur 8 entre la quatrième et la septième place. Même s'ils devront être vigilants en raison du nombre de descentes (3 directes, 1 place de barragiste), l'inusable Jérôme Sérusier et ses équipiers semblent suffisamment armés pour éviter de se faire peur.

Vincennes Team Renault

Après trois titres dans les années 2010, c'est la fin d'un cycle à Vincennes avec les départs d'Enzo Corigliano (Valenciennes) et Jean-Jacques Pineau (Saint-Cloud). Ajoutée à cela la présence de moins en moins fréquente de Mathieu Benoit et Yann Menegaux, l'équipe n'a plus grand chose à voir avec celle d'il y a quelques années. Mais elle possède encore suffisamment de qualité (Tullis, Azpeitia, Drecher, Ferstler etc.) pour viser le milieu de tableau voire mieux si les choses se goupillent bien.

LA LUTTE POUR LE MAINTIEN

Squash Pyramides

On aurait pu les placer dans la catégorie supérieure, eux qui ont obtenu un maintien tranquille pour leur retour parmi l'élite la saison dernière. Mais l'équipe des « Pyra » est très dépendante de son trio Escolan-Dowdeswell-Conty : lorsque l'un d'entre eux est absent, il leur est difficile de rivaliser avec la plupart des équipes de la division, à l'image de leur défaite 4-1 face à Montigny en ouverture.

Old School Squash Saint-Cloud, Cygne, Bouvets Saint-Cloud

Les trois promus n'auront pas d'autre ambition que le maintien, surtout avec cette configuration à trois descentes. L'objectif sera donc de devancer ses deux adversaires directs, mais aussi une autre équipe pour espérer accrocher la place de barragiste. Abonnés à l'ascenseur depuis plusieurs saisons, OSS Saint-Cloud possède davantage d'expérience de l'élite, mais leur début de saison a été identique à celui du Cygne et des Bouvets, avec deux défaites.

 

 CHANGEMENT DE VISAGE CHEZ LES FEMMES

Le « démantèlement » de l'équipe élite du Squash 95, l'arrêt de quelques joueuses (par exemple les sœurs Delavison) et le fait que la quasi-totalité des premières séries a choisi de participer au championnat masculin : tous ces facteurs expliquent la baisse du niveau du championnat féminin. De 16 en 2015-2016, le nombre de 1ère série évoluant en D1 femmes est passé à 4. Ce nivellement des valeurs donne néanmoins lieu à un championnat très ouvert, comme la saison dernière. Avec notamment Maud Bailly et la jeune Zoé Faure, Vincennes peut viser un deuxième titre consécutif. Leurs principales concurrentes seront sans doute Chaville, le PUC et le Stade Français.

Sacrées la saison dernière, Maud Bailly (en vert) et Vincennes peuvent faire la passe de deux (Crédit photo : Ligue IDF)

 

QUAND LES BLEUES CASSENT LA ROUTINE

Il y a quelques semaines, l'équipe de France féminine a obtenu la médaille de bronze au championnat du monde, pour la deuxième édition consécutive. Avec le retour de Mélissa Alves, ces 4 Bleues « bronzées » font partie de l'équipe de Créteil, championne en titre en D1 hommes (NDLR : même si Coline Aumard, qui réside en Angleterre, ne devrait effectuer que des apparitions épisodiques). Lorsqu'elles ne sont pas à l'étranger sur un tournoi du circuit international, elles en profitent pour se frotter aux hommes le mardi soir, avec tous les avantages que cela comporte. « Dans un premier temps, ça casse la routine du circuit féminin où elles se connaissent toutes par cœur, » indique l'entraîneur national Philippe Signoret. « Ensuite, ça leur permet de devenir plus endurantes car les échanges sont plus longs. Elles doivent aussi être précises pour annihiler la puissance des hommes, et enfin mieux gérer les contacts qui sont plus fréquents et parfois plus rudes. Elles doivent à la fois tenter de rivaliser avec les hommes en termes de vitesse et de puissance, tout en mettant de la variété. Les deux sont source de progrès ! »

Médaillées de bronze au dernier championnat du monde, les joueuses de l'équipe de France (Camille Serme, Coline Aumard, Énora Villard et Mélissa Alves) disputent des matches du critérium masculin dans le cadre de leur préparation (Crédit photo : Énora Villard) 

 

PLEINS FEUX SUR DEUX PROMUS

Si l'équipe masculine du Cygne retrouve l'élite après 7 saisons en D2, il s'agit d'une première pour les Bouvets LXIX St Cloud. Leurs capitaines Fabien Magne et Emmanuel Calvanese savent que le maintien sera difficile à atteindre, mais abordent la saison avec envie. Coup de projecteur sur deux promus.

RETOUR SUR LA SAISON ÉCOULÉE

Fabien Magne (capitaine du Cygne) : « Nous avions déjà de très bons joueurs (classés 2ème ou 3ème série) présents depuis quelques années, mais avec la progression de Jacques Tesseidre - valeur montante du club – et l'arrivée de Simon Pham, la montée était l'objectif avant le début de la saison. On est une vraie bande de potes, qui se connaissent depuis longtemps et qui se fréquentent en dehors du squash. On a donc voulu se fixer un challenge, car c'était maintenant ou jamais : la majorité de l'équipe a déjà attaqué la pyramide des ages en vétérans ... »

Valeur montante du Cygne, Jacques Teissedre a intégré le top 100 français à peine plus de deux ans après ses débuts en compétition (Crédit photo : Nicolas Barbeau)

Emmanuel Calvanese (capitaine des Bouvets) : « La montée en D1 n'était pas du tout l'ambition de départ. Je dirais même encore moins au fil de la saison, en raison des blessures de plusieurs de nos joueurs (Jérémie Papon Jousset, Nicolas Rousseau et Cyrill Sourzac) et des fréquentes absences pour raison professionnelles d'Alfonso Echazarra. Nous n'avons jamais eu de choix pour la composition de l'équipe, l'objectif était même de réussir à aligner 5 joueurs ! Mais malgré ces contraintes, nous avons su saisir les opportunités et remporter quelques victoires décisives et la possibilité de terminer deuxième derrière OSS Saint-Cloud a vu le jour : chacun des membres de l'équipe a apporté sa pierre à l'édifice en gagnant des gros matches. »

UN ATOUT, L'ESPRIT D'ÉQUIPE

F. M. : « La bonne ambiance et la solidarité sont des valeurs essentielles de cette équipe. Elle a une âme éternelle avec notre copain Ludovic Lebreton, qui était à l'origine de sa construction et qui nous a quittés il y a plusieurs années. Ce n'est pas facile avec nos emplois du temps, mais on essaie de s'entraîner ensemble aussi souvent que possible, ainsi qu'avec les membres des autres équipes. La saison dernière, j'avais organisé des entraînements spécifiques - notamment physiques, à la demande de certains – car mon emploi du temps me le permettait, mais ça sera plus compliqué cette année. Quoiqu'il en soit, le rendez-vous du mardi soir est toujours aussi important pour nous. Ceux qui ne sont pas retenus pour disputer une rencontre viennent encourager les autres – voire les coacher oun arbitrer - que ce soit à domicile ou à l'extérieur. »

E.C. : « L'association Bouvets LXIX était initialement hébergée au Forest Hill des Bouvets, puis après sa fermeture nous avons délocalisé l'équipe à Saint-Cloud, lorsque Stéphane Broudin et Jean-Luc De Zeeuw ont repris le club. Les membres fondateurs sont Philippe Calvanese, Dominique Laurant et Thierry Pons, rejoints ensuite par Nicolas Rousseau, Pierre Martini, moi-même puis Alfonso Echazarra. Nous sommes un groupe d'amis, pour lesquels l'ambiance est très importante. Néanmoins, avec la montée en Division 2, Philippe, Dominique et Thierry nous ont expliqué, avec une grande lucidité, qu'ils ne nous seraient d'aucune aide à ce niveau et qu'il serait plus judicieux de recruter des joueurs de niveau 2ème série. L'arrivée de Cyrill Sourzac nous a grandement aidé, il a apporté son expérience et sa qualité de jeu. »

Les Bouvets (de gauche à droite Cyrill Sourzac, Nicolas Rousseau, Emmanuel Calvanese, Pierre Martini et Alfonso Echazarra) ont réalisé un exploit en accédant à l'élite (Crédit photo : Emmanuel Calvanese)

CONSCIENTS DE L'AMPLEUR DE LA TÂCHE ...

F. M. : « On garde les pieds sur terre, la saison qui vient de démarrer risque d'être difficile pour nous. La première journée nous en a donné un aperçu avec une défaite contre nos voisins du Squash 95, qui ne nous ont laissé qu'un petit jeu. Certains matches ont été disputés (sauf celui de notre numéro 1, Jacques Teissedre, qui a eu du mal à contrer les attaques rapides d'Adrien Grasser), mais il a manqué un point ici et là pour faire douter nos adversaires. Nous avons conservé la même équipe, et décidé de ne pas recruter de nouveaux joueurs qui nous auraient aidé à rivaliser avec les équipes de l'élite. Nous sommes objectivement un cran en-dessous, mais ce n'est pas grave car nous savons ce qui nous attend. Le plus important est de regoûter aux joutes de la D1, ce n'est que du plaisir et de l'expérience à emmagasiner pour nos joueurs. Nous tenterons l'impossible pour terminer à la 8ème place. On donnera tout sur les rencontres clé, sans oublier que le facteur chance peut avoir son importance. Et si on doit repartir en D2, on le fera avec la même bande de potes qui passe de très bons moments ensemble. »

E.C. :« Pour être tout à fait honnête, nous sommes totalement lucides et savons que nous n'avons pas le niveau pour nous maintenir en Division 1, quel que soit le nombre d'équipes reléguées. Mais nous sommes fiers d'avoir atteint ce niveau, et d'avoir la chance d'affronter certains des meilleurs joueurs de France. Nous allons donc en profiter pour apprendre un maximum et progresser. »

LEUR PARCOURS PERSONNEL

F. M. : « Je dispute beaucoup de tournois à l'étranger, afin de rencontrer d'autres joueurs et de découvrir de nouveaux pays. Je joue au squash depuis près de 30 ans, et il y a 20 ans j'ai atteint le top 50 national. À cette époque, j'écumais les tournois en France, à raison de trois par mois (que ce soit en région parisienne ou en province), car je voulais repousser mes limites. J'ai également participé à des compétitions en Amérique du sud, dans les Caraïbes, à La Réunion etc. Ces voyages m'ont laissé des souvenirs et des amis pour la vie. Depuis 10 ans, je me suis concentré sur l'Europe, pour des raisons personnelles et professionnelles. Étant maintenant vétéran, je dispute le circuit Masters, qui permet de participer à des tournois très relevés en voyageant moins. »

À la fin des années 90 et dans les années 2000, Fabien Magne a sillonné la planète pour y assouvir sa passion, comme ici à La Réunion en 2006 (Crédit photo : SiteSquash)

E.C. : « J'ai commencé à pratiquer le squash de manière régulière à 20 ans. J'ai connu ce sport grâce à mon père, qui joue depuis de nombreuses années en critérium, en l'accompagnant aux rencontres et en tapant la balle occasionnellement avec lui. Depuis notre arrivée à Saint-Cloud, j'ai pu m'entraîner plus sérieusement avec des joueurs expérimentés et meilleurs que moi, ce qui m'a permis de beaucoup progresser. Je compte bien passer un cap grâce à cette saison en D1 : je vais être confronté à davantage de rigueur et de rythme, et c'est ce qui me manque pour l'instant pour intégrer le top 100. »

Emmanuel Calvanese avait affronté Camille Serme lors du White Open d'Oxygène en 2016 (Crédit photo : Paul Orlovic)

Prochain rendez-vous à la mi-janvier, où nous ferons un point sur la première partie de la saison. D'ici là, vous pouvez suivre tous les résultats et classements sur les liens suivants.

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