L’île-de-France fête le squash
Rendez-vous traditionnel de clôture de la saison sportive en Île-de-France, la Fête du Squash 2022-2023 s’est déroulée jeudi soir au Jeu de Paume. Moment de convivialité et d’échange, elle est aussi l’opportunité pour l’instance régionale de récompenser les champions des différentes divisions du critérium Île-de-France. Retour sur une belle soirée dans un lieu pas comme les autres.
Un cadre sans nul autre pareil
Le Jeu de Paume est le berceau du squash en France, et donc forcément en Île-de-France, » indique son directeur Lilian Vimal de Murs. « Quelque part, c’est donc logique qu’on reçoive ce type d’évènement. De plus, l’association est très impliquée dans le critérium, avec quatre équipes engagées. » Les personnes présentes ont pu échanger en dégustant quelques crustacés en provenance du célèbre Comptoir des Mers. On a bien sûr commenté les résultats de la saison de critérium qui vient de s’achever (voir LA SAISON 2022-2023 DU CRITÉRIUM EN UN CLIN D’OEIL), mais aussi parlé d’une très grosse échéance qui approche à grands pas : le Paris Squash Alpine, tournoi Platinum du circuit international (27 août – 2 septembre). Le court vitré sera érigé au sein du Palais de Tokyo, et plusieurs matches des premiers tours auront lieu au Jeu de Paume …

Le critérium (et la ligue) en mouvement
Tous les ans, la Fête du Squash est l’occasion de faire le bilan de la saison avec les dirigeants de la ligue Île-de-France. Certes, la participation totale continue de baisser légèrement, mais avec 131 équipes engagées (94 hommes, 18 femmes et 19 interentreprises), le critérium reste une véritable institution dans le squash francilien et même hexagonal.
Quand on n’avance pas, on recule, dit le proverbe, et c’est pourquoi la ligue est constamment à la recherche de nouvelles formules pour satisfaire les clubs et les joueurs. Son président François Prince nous a expliqué celles qui entreront en vigueur à la rentrée 2023-2024. « Les poules de D1-D2-D3 hommes et D1 femmes seront désormais composées de 8 équipes (pour la D4 hommes et la D2 femmes, cela dépendra du nombre d’engagés). Lors de la première phase, toutes se rencontreront (7 journées), puis seront réparties dans des playoffs à 4 (pour la D1, les quatre premiers puis les quatre derniers, pour la D2, les équipes classées 1-2, 3-4, 5-6 et 7-8 de chaque poule etc.) C’est une formule plus dynamique, avec des poules très homogènes en deuxième partie de saison, et beaucoup moins de rencontres sans enjeu. Il y a encore plusieurs points qui doivent être étudiés : la formule exacte de ces playoffs, ainsi que les modalités pour l’accession-relégation. Tout ceci sera dévoilé lors de la publication du règlement 2023-2024. »
Un autre changement est à l’étude et doit être validé prochainement : l’ordre des joueurs et joueuses dans une même équipe n’aura peut-être plus l’obligation de suivre le classement national. « On sait qu’il y a des joueurs qui ne font aucun tournoi en dehors du critérium, ça permettrait donc aux équipes de mieux équilibrer les choses, » précise François Prince. « Elles devront soumettre un ordre en début de saison, puis pourront le modifier au « mercato ». Bien évidemment, on ne pourra pas faire n’importe quoi et tout ça devra être validé par la ligue. »

La ligue Île-de-France a elle aussi connu du changement récemment, avec le départ à la retraite de Natacha Endt (qui était en poste depuis de nombreuses années), et l’arrivée de Mathieu Amélie en tant qu’agent de développement à temps plein. « Mes missions sont multiples, » nous confiait-il jeudi soir. « La plus importante, comme l’indique l’intitulé de mon poste c’est le développement, et ça englobe notamment la formation et la structuration. À ce titre, l’arrivée prochaine d’Océane Michelot, qui aura un poste partagé entre le club du Plessis-Trévise et la ligue est une très bonne chose. Je suis un homme de terrain, et j’aime être au contact des clubs. Dans l’ensemble, je suis très content du travail effectué cette saison, on a mis pas mal de choses en place – notamment des projets avec la DRAJES, l’objectif étant de mettre le maximum de clubs en relation avec les maisons sport-santé. » Dès son arrivée, Mathieu a rapidement constaté l’importance du critérium Île-de-France dans le paysage. « Déjà parce que ça représente une bonne partie de mon temps de travail, » sourit-il. « Plus sérieusement, c’est un pilier du squash francilien : je m’en suis rendu compte pendant les grèves, les équipes tenaient absolument à jouer malgré les contraintes. Dans certains autres sports que j’ai connus, il arrive que certains soient contents quand une rencontre est annulée … »
La Garenne-Colombes et le Squash 95, champions inédits
Après Chaville l’an dernier, c’est à une autre équipe d’inscrire pour la première fois son nom au palmarès du critérium IDF féminin : le Squash de la Garenne-Colombes. L’ambiance était évidemment à la bonne humeur jeudi soir parmi les joueuses – accompagnées de leur président Francis Larthe, qui de son propre aveu n’avait jamais vécu une aussi belle saison, avec la deuxième place des hommes dans leur poule de D2 et la montée de l’équipe 2 en D3 – avant de venir récolter leur trophée de championnes régionales. « On n’a pas peut-être la meilleure équipe sur le papier, mais c’est la victoire d’un collectif incroyable, » soulignait la numéro 1, Virginie Baillet. « D’ailleurs, si certaines joueuses ne jouent pas un mardi, elles viennent quand même très souvent encourager les autres. » « C’est marrant parce que c’est seulement à quelques journées de la fin qu’on a commencé à se dire, pourquoi ne pas aller chercher le titre, » ajoute Nhu-Vi Nguyen. La victoire sur les courts des tenantes du titre, le 14 février, a été décisive. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, les Altoséquanaises pourraient également évoluer en Nationale 2 en 2023-2024. Sixièmes des playoffs d’accession le weekend dernier à Antibes, elles ont de bonnes chances d’être repêchées …

Le titre du Squash 95 chez les hommes constitue également une première (les Val d’Oisiens s’étaient imposés plusieurs fois chez les femmes dans les années 2010). « C’est une grosse fierté, » témoigne Grégory Mercier. Fournisseur des trophées via sa société Valoria, le président de l’association a tenu à marquer le coup en en offrant un à chacun de ses joueurs. « Ce qu’on apprécie particulièrement, c’est d’avoir un groupe composé à la fois de jeunes formés à l’école de squash (Adrien Grasser, Mathias Delibero) et de joueurs plus âgés, qui ont commencé en division 4. » Parmi eux, il y a Marc Devauchelle. « Disons que c’était l’année ou jamais pour gagner le titre, » indiquait celui qui fait partie du Squash 95 depuis quinze ans. « Il y avait des effectifs plus forts que le nôtre, par exemple celui du PUC, mais les planètes étaient alignées. Il y a certaines rencontres qu’on n’aurait pas dû gagner, néanmoins on s’est arrachés pour aller chercher les points qui ont fait la différence. » Petit clin d’œil à Jean-Bernard Segui, qui était absent jeudi soir pour raisons professionelles. Pilier de l’équipe, il aurait apparemment eu quelques anecdotes croustillantes à nous raconter. Ce n’est que partie remise …

Barrage D1-D2 Femmes, Avon sur le fil
Il y aurait dû y avoir trois barrages D1-D2 jeudi soir, mais deux n’ont malheureusement pas eu lieu : en interentreprises, Alstom Squash a déclaré forfait et APEB conserve donc sa place en D1. Chez les hommes, Créteil n’étant pas au complet, on a eu droit à une rencontre exhibition avec des renforts extérieurs face à l’UCPA Meudon, qui accède donc à l’élite. En revanche, la rencontre féminine, disputée dans une ambiance de folie, a été une superbe bagarre entre le Plessis et Avon, remake de la saison dernière. À égalité au nombre de matches et de jeux gagnés, il a fallu compter les points pour les départager et c’est Avon qui conserve sa place (138 à 120). Un peu frustrées de ne pas accéder à la division 1 après avoir été championnes de D2, les filles du Plessis n’en ont pas pour autant perdu le sourire !

Rendez-vous en septembre !
Article de Jérôme Elhaïk